Reprise des hostilités

Certes, c’est la saison qui le voulait, mais il fallait que nous sortions de notre hibernation pour reprendre nos activités de bricoleurs bénévoles du samedi. Et donc, ce fut ce doux samedi 18 février qui inaugura la saison 2017 de la brigade des grognards … et là divine surprise, estomacante stupeur, incroyable ébahissement – j’arrête là avant que de tomber dans le dithyrambique, même si je crains d’y avoir déjà tremper un orteil – il y avait foule, mais foule à un point tel que j’envisageais un instant avec le sérieux qui me caractérise – on ne rit pas derrière vos écrans – de changer le statut de la brigade en celui de compagnie.

Toujours est-il que devant l’affluence spectaculaire, il fût bien vite décidé d’un partage des tâches, quelques volontaires pour aller marquer le futur parcours jardin à côté de la MAS de Castelginest et le gros de la troupe pour œuvrer à Vacquiers pour libérer la vigne des sarments qu’un tailleur émérite avait soigneusement écartés. Quelques homériques aller-retour en camion jaune rappelèrent les grandes heures du Paris-Dakar, avec des trajectoires millimétrées, des embourbages cocasses (il ne manquait que Bernard Blier pour venir conclure comme dans 100 000 dollars au soleil : « pauvre David, il a la vue qui baisse, alors on le récupère un peu partout. Des fois au Mozambique, des fois sur la Nationale 7, des fois comme c’est le cas dans le fèche-fèche. Alors on le ramène en remorque pour pas qu’il perde sa place … ben un vieux, faut bien que ça mange ! »).

Une autre équipe, très dévouée comme vous allez en convenir, s’est sacrifiée pour aller mettre en bouteille la cuvée 2016 du rosé que les émérites vignerons de Tavel et des costières de Nîmes nous envient … si, si … même la très condescendante confrérie des compagnons du Rosé d’Anjou considère avec bienveillance notre marie-louisienne production et il se murmure que le guide Hachette 2018 pourrait décerner une étoile à notre délicat breuvage … mais n’anticipons pas. Quoiqu’il en soit, quelques douzaines de bouteilles furent remplies et on ne pourra que louer la résistance de nos embouteilleurs occasionnels aux vapeurs d’alcool qui attentaient à la bonne réalisation de leur tâche… Et on a eu l’occasion d’y goûter lors du repas de midi, et personne n’a dégainé la célèbre tirade de Francis Blanche dans les Tontons Flingueurs  » il date du temps du mexicain, du temps des grandes heures, mais y’a des clients que ça rendaient aveugle, alors ça faisait des histoires ».

Comme d’habitude, un sympathique déjeuner, pris sous le vieux chêne tant la météo était clémente est venu clore cette « besogneuse » matinée.

Et si vous n’y étiez pas, vous avez raté, pêle-mêle :

– des baskets totalement improbables, que même dans le commerce ils les font plus … on se demande pourquoi ?

– Le retour du nourrisseur de poules inconnu qu’on ne voit que de dos. La police fait son enquête …

– Un gros chien noir très très gentil, tellement gentil que vous pourriez quand même échapper de manière involontaire un bout de saucisson, un petit bout de croute de fromage, allez un petit morceau de pain … s’il vous plaît …

– Un petit chien fou qui à la prétention de foutre une raclée à ces satanés baudets … enfin bon que de loin quand même….

– un jardinier sur-outillé avec des machines toutes rouges que si ça se trouve, il a pas le permis pour les conduire.

 

Venez nombreux, la prochaine fois, promis, il y aura encore plein de trucs déments au programme et surtout de la bonne humeur et de la joie. Vous verrez, c’est bien aussi la joie comme sensation …                                FG